Ça suffit ! C’étaient les dernièr·e·s client·e·s exigeant·e·s. Le dernier connard de gérant. La dernière engueulade avec un·e collègue. Le dernier plat puant de moules. La dernière fois que tu te brûles ou te coupes parce que tu es dans le speed. La dernière fois que tu te promets de donner ta démission demain et que tu te retrouves à promettre la même chose deux semaines plus tard. Les restaurants sont des endroits misérables.
Notre lutte n’est pas contre le fait de couper des légumes, de laver la vaisselle, de verser de la bière ni même de servir de la nourriture à d’autres personnes. Elle est contre la façon dont toutes ces actions sont rassemblées dans un restaurant, séparées d’autres actions, pour être intégrées à l’économie et faire croître le capital. Nous nous battons pour un monde où notre activité productive satisfera des besoins et sera une expression de notre vie, sans qu’elle ne nous soit imposée en échange d’un salaire– un monde où nous produirons directement les un·e·s pour les autres, et non pour vendre les un·e·s aux autres. La lutte des travailleuses et travailleurs de la restauration vise en définitive un monde sans restaurants ni travail.
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